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Le puy Griou ... et les autres

Faire partager mes passions : présenter le volcan cantalien et son seigneur, le Puy Griou. Parler de mes autres centres d'intérêts.... les vaches Salers, l'histoire, la cuisine ....

Le bonheur était dans le pré ....

Je relis Le Bonheur était dans la pré que Pierre Bonte a écrit en 2004. Le livre s'ouvre sur ses huit jours de vacances de l'été 2003 sur l'île de Ré. Pierre Bonte lis le quotidien régional Sud-Ouest et tombe sur un article qui rapporte la future fermeture de la laiterie de la Fontaine des Veuves implantée à Saint-Pierre-en-l'Île. Cette laiterie créée en 1904 était connue pour l'une de ses spécialités : son beurre baratté qui était livré sur les plus grandes tables, notamment Joël Robuchon qui liait sa purée avec ce beurre, ce qui lui avait permis jusque là au phénomène de concentration. Le président de la laiterie expliquait : « Depuis deux ans, le marché du lait est en plein marasme … une crise de deux ans, pour une petite structure de sept salariés comme la nôtre, c'est trop. Le beurre se vend toujours bien mais il ne représente qu'une partie de notre activité et il ne suffit pas à compenser nos pertes ».

 

Si je cite cet épisode c'est pour bien montrer que les crises que traverse notre agriculture ne sont pas une nouveauté. On nous le vend comme ça ! Alors que les crises sont cycliques et se répètent de plus en plus fréquemment depuis une cinquantaine d'années. Elles sont à la fois structurelles et conjoncturelles, le tout est de savoir ce qu'on met dans cette analyse !

 

Ce type de structures n'intéresse pas l'agro-industrie. On préfère la quantité à la qualité. Il ne faut pas s'étonner de voir les gros volumes attaqués sur les marchés et avec eux les cours. Quinze ans plus tard, quoi d'autre ? Et on comprendra que je limite le sujet …

 

J'écoutais Dimanche soir C Politique sur la 5. Une agricultrice de la région de Quimper adhérente de la Coordination Rurale, productrice de lait et de viande, répondait aux questions de la journaliste qui jouait à la Candide. J'ai apprécié ses réponses reconnaissant notamment qu'il y avait trop de lait. J'ai été rassuré car dernièrement on m'avait soutenu qu'il n'y avait pas de surproduction. Tous les pays européens traversent la même crise. Une fois ce constat que fait-on ? Il faudrait sans doute revenir à des dispositifs de régulation mais comme d'habitude cette Europe n'a aucune volonté politique. Au début des années 50 nos dirigeants Européens, il faut dire qu'ils n'étaient que six, avaient eu l'idée géniale d'harmoniser le marché du charbon et de l'acier. Aujourd'hui notre Union Européenne, on devrait plutôt écrire Désunion Européenne tant chaque pays joue se propre partie sans vision ni perspective. C'est à mettre en parallèle avec la vision de notre agriculture nationale. J'entends critiquer la PAC surtout par ceux qui envisagent d'éliminer leurs confrères tout à fait sereinement, ceux-là même qui jugent cette PAC favorable puisqu'elle contribue à les aider dans leur maintien et dans leur développement, un développement souvent respectueux de l'environnement.

 

Les éleveurs d'oies et de canards du sud-ouest affiliés à la Confédération Paysanne manifestaient pacifiquement sur la place du Capitole à Toulouse. France-Info présente le sujet de manière biaisée en limitant la revendication à l'opposition à la mesure prescrite par l'exécutif d'organiser un vide sanitaire pendant un mois. En fait en ayant écouté une éleveuse le discours n'est pas tout à fait celui-ci. Cette opposition doit être replacée dans son contexte. Ce que la Confédération Paysanne développe c'est qu'elle craint que ce délai conduise à une élimination des petits élevages qui n'ont pas de trésorerie suffisante pour résister à ce report de production alors que les gros élevages, les élevages industriels sont adossés à des coopératives. Une autre idée est développée, celle du défaut de solidarité lors de la répartition des aides. Effectivement quand j'entends solidarité je constate souvent qu'elle est sélective. Donc cette opposition ne porte pas sur la mesure en elle-même mais sur ses conséquences. 

 

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