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Le puy Griou ... et les autres

Faire partager mes passions : présenter le volcan cantalien et son seigneur, le Puy Griou. Parler de mes autres centres d'intérêts.... les vaches Salers, l'histoire, la cuisine ....

Bruno Lemaire, Le Vigan et d'autres

Bruno Lemaire a annoncé le 24 février 2016 sa candidature à la primaire des Républicains. Ça se passait à Vesoul. J'ai écouté un extrait de son discours. Eh bien pour un homme jeune, on fait du jeune avec du vieux ! Je plaisante à peine. Pour un ancien ministre de l'agriculture il est assez devant. En gros : trop de normes ! Vous savez le refrain qu'on entend à peu près dans toutes les bouches. Preuve que nos hommes politiques, au moins à droite, ont une pensée assez limitée ! Je rappelle que Bruno Lemaire a été ministre de l'agriculture pendant 48 mois ! Une période assez longue qui aurait dû lui permettre de réduire ces normes. Non ?

 

D'ailleurs un de ses partisans présent lors de ce discours a bien traduit le sentiment qui se dégage d'un tel discours : « Des promesses … on verra bien ! »

 

Je n'ai pas la prétention d'être un expert en agriculture mais j'y porte assez d'intérêt pour savoir qu'il y a des normes sans aucun doute aberrantes mais la majorité des normes présente le gros avantage de protéger des produits de qualité, la santé humaine et celle des animaux. Ce n'est sans doute pas parfait ! Ce qui est le plus grave c'est que le slogan « trop de normes » n'est pas très original puisqu'il reprend celui de Xavier Beulin président de la FNSEA qui, lui, a tout intérêt à réduire les normes pour faire prospérer ses affaires et celles de ses amis agro-industriels.

 

Quand on écoute les éleveurs ils se plaignent souvent de la manière dont sont appliquées les normes ou les contrôles. Pour prendre un exemple, celui du fromage dans le Cantal, une productrice de Salers Tradition et de Cantal. Elle cite le nombre normes et de contrôles dont son exploitation est l'objet. Elle cite le critère qualité …. eh bien ce critère qualité n'est pas apprécié de la même manière pour tous les producteurs de fromage. Je me demande comment certains fromages peuvent arriver sur la table des consommateurs. Je sais que je peux faire confiance à cette éleveuse sur laquelle veillent son père et son oncle, deux hommes un peu bourrus mais très attachants !

 

On peut extrapoler à d'autres domaines de l'agriculture. Autant certains professionnels sont lucides et clairs sur leurs pratiques, autant d'autres sont « à côté ». J'ai écouté un dirigeant de coopérative viticole du Bordelais qui avait des difficultés à répondre à des questions techniques sur les traitement phytosanitaires. En clair il bafouillait au micro.

 

Autre phénomène troublant, le cas d'une journaliste, Isabelle Saporta, qui a écrit il y a quelques années des articles et des livres sur les pratiques de la production animale. Elle ne s'était pas attiré que des amis surtout dans le secteur de la production porcine ! Eh bien elle change de registre et entonne le refrain « trop de normes ». Sans doute pour se faire pardonner ! Ou rentrer dans le rang. Je ne pense pas exagérer.

 

Il ne doit pas y avoir trop de normes, elles sont sans doute mal mises en œuvre. Ce qui est très différent ! Preuve en est ces affaires récurrentes d'abattoirs qui maltraitent les animaux. Le dernier cas en date : l'abattoir du Vigan dans le département du Gard. Faits dénoncés par l'association L 214. Les images sont insupportables. Mais je m'interroge. Pourquoi faut-il attendre que ce soit cette association, dont je ne goûte pas toujours les discours, qui infiltre une caméra sur la chaîne d'abattage pour dénoncer les faits ? Il n'y a pas des vétérinaires qui ont une fonction de contrôle et donc d'application des normes ? L'autre scandale c'est que cet abattoir est agréé « Bio ». Sachant que le stress porte préjudice à la qualité de la viande ces pratiques cause un tort à cette filière de qualité en posant un doute dans l'esprit des éleveurs « Bio », qui sont des professionnels très respectables, et dans celui des consommateurs.

 

Je suis moi-même un carnivore modéré. Oui je sais c'est un raisonnement primaire voire criminel ! J'entends d'ici les invectives des végétariens et autres végétaliens. Je respecte leurs choix, je demande simplement qu'on respecte les miens. Je suis donc un carnivore modéré (bis). En même temps je suis respectueux des animaux, des bons éleveurs. Je ne reviens pas sur la différence que je fais entre élevage et production animale. Je reste fidèle à la pensée de Jocelyne Porcher ancienne éleveuse qui à force de travail s'est hissée au range de chercheur à l'INRA. L'objet de l'élevage est de nourrir les hommes. Les bonnes pratiques doivent être normées pour qu'on puisse leur accorder du crédit. Nier les normes c'est ouvrir la porte au « grand n'importe quoi ». On ne peut pas se permettre de baisser la garde à l'heure de la financiarisation de l'agriculture avec les conséquences qu'on observe tous les jours et dont les premières victimes sont les agriculteurs eux-mêmes. 

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